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TitreDialogues
AuteursLe Caron, Louis
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Date de publication originale1556
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, « Claire ou de la beauté », Dialogue V, p. 337

Encores j’enhorte l’aimé de ne suivre l’exemple du superbe Empereur Alexandre, auquel il déplaisoit d’estre paint d’autre main que d’Apelle ; ains de recevoir en bonne part l’afectionné service qu’on lui presente et vouloir bien à celui qui l’aime.

Dans :Apelle et Alexandre(Lien)

, p. 296

Car non sans grande volupté et admiration nous voions l’image et figure des choses, lesquelles vives et naturelles n’ausons à grand’ peine regarder : comme des bestes cruelles et sauvages, des hommes défigurez, et d’autres semblables : non que telles choses apparoissent belles : mais parce que naïvement depeintes et representées de leurs vraies et non feintes couleurs elles semblent avoir quelque vie, et enseignent celui qui s’arreste à elles de leurs formes et figures, lesquelles autrement il ne voudroit ne pourroit cognoistre sans grand desdain et fâcherie. Telle est l’imitation de la poësie, laquelle nous appelons vive ou parlante peinture, et céte-ci la muette poësie. Quand donc les poëtes descrivent quelques choses horribles, quelques faits tristes et miserables, quelques mœurs et afections vehementes, il ne faut tant regarder au sujet, qu’à la bienseance de l’art qui l’a diligemment exprimé. Quelle grace auroit ou la peinture, ou le discours de la chose  laide, si elle n’estoit peinte ou descrite selon son naturel ?

Dans :Cadavres et bêtes sauvages, ou le plaisir de la représentation(Lien)

, « Ronsard, ou la poésie » (numéro Dialogue IV) , p. 270-271

Phidias se proposant de faire l’image de Jupiter ou de Minerve n’addressoit son projet à aucun, pour en tirer de lui la semblance ; ains une Idée de la souveraine beauté estoit engravée en son esprit, à l’imitation de laquelle il dressoit l’art et la main. Le poëte se doit encores moins asservir à quelque sujet, pour entierement le reciter tel qu’il a été fait : ains comme rapportant ses conceptions à l’université des choses discourir ce qui a peu estre fait, ou a esté vrai-semblable, ou grandement necessaire, et le descrire de telle perfection, que rien ne soit en lui qui n’ait sa bienseance tant admirable, que la verité semble plustost l’avoüer sien que le fait mesme.

Dans :Phidias, Zeus et Athéna(Lien)

, « Claire ou de la beauté » (numéro Dialogue V) , p. 314

Et ne faut penser que les exquises et rares singularitez de la beauté soient toutes entierement enfermées en une seule femme tant soit elle excellente. Ce que Zeuzis sagement monstra voulant dépeindre le tableau d’Helène aux Crotoniens, quand d’entre plusieurs pucelles choisies à l’eslite il forma une tres-accomplie et admirable image des plus elegantes et singulières excellences de leurs plus belles parties.

Dans :Zeuxis, Hélène et les cinq vierges de Crotone(Lien)